Traduction de l'article de YAËL FLORENCE GAZMURI-GUTTMANN envoyé par lettre recommandée au Directeur du Journal Las Ultimas Noticias.

Par téléphone, il avait accepté la publication. Après réception et lecture, il le censure et refuse la publication. A l'occasion d'une Rétrospective de Hernán Gazmuri en 1994, des articles de presse apparurent au Chili. L'un d'entre eux attire mon attention par l'infamie et le mensonge de l'auteur, Waldemar SOMMER, concernant l'esprit et le caractère du peintre Hernán Gazmuri.

Paris, le 19 novembre 1994.

Monsieur le Directeur de « LAS ULTIMAS NOTICIAS ».

J'ai l'honneur de pouvoir m'exprimer dans votre journal tel que je l'ai déjà fait il y a dix ans pour des raisons similaires.

Je vous remercie cette tribune. Voici ma lettre.

LE PEINTRE HERNAN GAZMURI. JUSTICE POST-MORTEM ?

Il y a des concepts, mots, discours sérieux et opinions.

Par malheur en ce qui concerne les publications sûr le peintre Gazmuri, ces sources sont troubles, bien douteuses, et dans le terrain de la critique esthétique, bien évidemment, elles sont dépourvues de bases solides, elles sont tout le contraire d'un jugement de raison, de connaissance, et restent dans la catégorie d' « OPINION »

Ces « opinions » sont dépourvues de jugements de valeur et esthétiques, qui sont les seuls à devoir s'imposer dans le domaine artistique.

L' « opinion » c'est le lieu commun, aussi relaxée qui glisse vers la mauvaise foi.

Je reçois avec des mois de retard la presse chilienne, et comme toujours que l'on parle du peintre GAZMURI l'effroi s'installe dès que je lis ce que l'on dit ou ce que l'on écrit sur lui. Sauf quelque rare exception.

J'ai traiterai ce point après.

La surprise, l'effroi, ne devrait pas arriver chez qui a vécu et vit dans la disgrâce.

A peine décédée le peintre, j'ai du intervenir dans ce même journal, qui a toujours accueilli les publications de Hernan Gazmuri avec générosité, lui accordant la tribune chaque fois qu'il a du se défendre publiquement des attaques et opprobres indignes, honteux, avec lesquels ils ont attaque sa personne, son art.

Aujourd'hui, qui tout devient inutile, le peintre pour toujours absent, se souvenir des opprobres ineffaçables, prend un caractère tragique, sans possibilité de rédemption.

L'article « Hernan Gazmuri un Inconnu »

Signé par Waldemar Sommer, m'oblige à écrire cette défense du peintre.

Ce Monsieur ose affirmer, je le cite textuellement :  « . Au contraire, il paraît que son manque de succès l'a détruit jusqu'à ce qu'il perde la fois en soi-même ».

A ce monsieur je ne l'ai connais pas, et j'ignore ce qu'il prétend quand il ose « opiner » sur le peintre Gazmuri, cependant son écrit me dit long sur lui, par la parole se manifeste l'essence de l'Homme, ou de que d'homme lui manque.

Cette phrase sur Gazmuri est révélatrice. Ignorance ? Superficialité ?

Non. Impossible s'agissant « d'Experts », qui prennent la tribune publique, je laisse ces deux possibilités en attente, sans les écarter, je décide alors pour choisir un autre qualificatif qui puisse défini cette monstrueuse affirmation du « critique » qui juge la personnalité du peintre Hernan GAZMURI.

De son vivant le peintre Gazmuri a du se défendre des attaques gratuites à l'encontre de sa personne, ils surgissaient tous des profondeurs de l'humanité pervertie qu'exprime ses rancunes et jalousies à qui n'a fait autre chose que conjuguer l'Art avec la Vérité.

Le système qu'élaborent contre lui continue.plus encore maintenant avec des nouvelles investitures, apparaissent victorieux, avec ses articles, dernier acte, l'épilogue, ils se déguisent avec les masques déjà connus, rôdent bien couverts, le peintre n'est plus-là, ils croient que leurs échos resteront enfermés entre la montagne et la mer.impunément, ils continuent.

Au Chili ils veulent faire croire que maintenant « ON LUI REND JUSTICE ! »

Discours « KITCH »

Monsieur, Messieurs,

Le peintre Gazmuri fut un homme supérieur, viril et sur de soi-même. Le fait de recevoir le mépris que son pays d'origine lui a offert n'a jamais amoindri la foi en soi même, dans son art.

Sa veuve, sa compagne d'infortunes pendant un demi-siècle est ici à Paris pour témoigner. Et son témoignage à la noblesse de la vérité, indestructible, parce que soufferte et vécue.

Attention d'émettre vos « opinions » dans la presse, les « opinions » sur des questions artistiques, sont le produit d'esprits sans formation, sans discipline, sans rigueur, ce monsieur a, selon le laisse manifeste, la prétention d'être critique de peinture !

L' « opinion » peut aussi être déclarée par quiconque laisse divaguer son esprit, sans tenir les brides de la pensée, en matière de jugement esthétique, de la pratique d'un art, la volonté d'exercer un jugement doit être la préoccupation première de celui qui décide de s'impliquer dans ce domaine.

Quand on prend la parole on se doit de révéler le critère le plus rigoureux, le plus strict, c'est de cette manière qui naîtra la véritable justice, le sens profond de la vérité, ce qui revient au même.

Avec cette accusation, avec un jugement mesquin et mensonger, il ne rend ni hommage ni justice, il fait le portrait de Gazmuri, comme celui d'un faible, tout le contraire de ce que Gazmuri était en essence, et cette analyse « erronée » ne fait que mettre au clair, encore une fois, le problème psychologique, maladif, de caractère national, que souffrent chaque fois qu'ils écrivent sur Gazmuri.

La force de son caractère, l'authenticité de sa pensée et de ses actes, son courage inébranlable lui on permis de continuer, solitaire son travail pictural, INDIFERENT, messieurs, au mépris national.

Le mépris d'un siècle ne s'oublie pas, ceci est rendre justice.

Indestructible de son vivant, ils prétendent de manière très équivoque qu'ils pourront avec facilité anéantir son souvenir, disant « qu'il avait perdu la foi en soi-même ». Processus traumatique évident : ceci est précisément ce qu'ils se sont proposés depuis toujours : qu'il ne peignât plus !

La hauteur et le feuillage de certains arbres forts et majestueux ont le pouvoir de rendre imperceptible la mauvaise herbe.

Presque un siècle de mépris, de guerre contre sa peinture.

Disparu Gazmuri, surgissent sans répit, sans repos, les phrases insidieuses.

L'écriture est quelque chose de grave.

Profondément sérieux.

Le mensonge reste pour toujours inscrit, et celle-ci est la raison qui m'oblige à répondre pour défendre le peintre Gazmuri, mon Maître en peinture et en matières d'existence.

Ma foi dans la parole restera aussi marquée pour toujours, mais cette fois-ci pour rétablir la vérité et la justice. Gazmuri ne perdra jamais la foi en soi-même, ni dans sa peinture, ce qui revient au même dans son cas particulier.

Egale à Kafka qui disait « je ne suis que littérature», Gazmuri ne fut que peinture, sans perdre pour un seul instant la foi ni le courage d'être un homme et un peintre.

Messieurs, mesurez vos publications étourdies, elles sont dépourvues de vérité. Elles ne sont aucunement les hommages Post-Mortem que vous avez voulu écrire

Pour être disciple du peintre Hernan Gazmuri, j'ai comme unique héritage la plus haute et véritable connaissance de la peinture, liée à l'école du mépris, apprise avec des leçons théoriques et pratiques, dans mon pays d'origine et aujourd'hui dans mon pays d'adoption, raconter ce qui est l'école du mépris devient un sujet romanesque.

Je laisse ce témoignage public à quiconque voudra me lire et me croire.

Dans l'art, la maîtrise du savoir touche des connotations sacrées.

Ces hommages et tant d'autres hommages Post-Mortem ne peuvent réparer le Mal quand on a voulu voir échouer dans la disgrâce la vie de l'artiste et que l'on a voulu le faire avec préméditation.

Les seuls gagnants, une fois l'artiste disparu, sont cette nouvelle espèce, produit de notre époque, qui rôde les galeries et les ventes aux enchères, des CORBEAUX qui distillent des dollars, comme bien d'autres distillent des phases insidieuses, et irresponsables dans la presse.

Un sentiment de répulsion, de dégoût infini m'envahi. Je ferme cette lettre avec les vers du poète Antonio Machado, ils pourraient servir d'adieu, d'épitaphe, de véritable hommage Post-Mortem.

Je vous invite à y réfléchir.

[.] Y al cabo, nada os debo,

Me debéis cuanto escribo (pinto)

A mi trabajo acudo

Con mi dinero pago.

..............

El traje que me cubre y la mansion que habito

El pan que me alimenta

Y el lecho en donde yago.

.......................

Soy, en el buen sentido de la palabra bueno.

Véritable noblesse espagnole.

Florence Gazmuri

 

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